— La matière alors, j’ai ajouté ce dernier mot.
— Son mode d’existence, distinction familière au Péripatétisme.
— Sont bien le même corps, ceci est vrai ; mais alors, on ne distingue pas le corps de la maladie et le corps de la santé ; par suite, il semble qu’il n’aurait pas fallu distinguer les deux aspects de la matière.
— D’être malade ou d’être en santé, ceci est tellement clair qu’il est à peine nécessaire de le dire. J’ai admis ici la division de chapitre ordinairement reçue ; mais Simplicius, dans son commentaire, rattache le premier paragraphe du chapitre suivant à ce § 10. La plupart des éditeurs ont adopté la division que j’ai suivie.</ref>. Nous disons que, le contenant se rapportant à la forme, et le contenu à la matière, cette même distinction se retrouve dans tous les genres de catégories, puisque, dans la qualité et dans la quantité, on peut regarder telle partie plutôt comme forme, et telle autre partie comme matière. De même aussi dans les rapports d’espace, le haut représente le défini et le limité, et le bas représente la matière. Par suite, on peut également distinguer, dans la matière même du pesant et du léger, une matière du pesant, en tant que le corps est pesant seulement en puissance, et une matière du léger en tant qu’il est en réalité effectivement léger. La matière alors est bien la même certainement ; mais son mode d’existence n’est pas le même. C’est comme le corps qui est malade et le corps qui est sain sont bien le même corps ; mais la manière d’être n’est pas la même, et aussi n’este-ce pas du tout la même chose d’être malade ou d’être en santé.
CHAPITRE V.
§ 1[1]. Ainsi donc, le corps qui a l’espèce de matière qui convient est léger ; et il est toujours porté en haut. Le corps qui a la matière contraire, est pesant, et il est porté toujours en bas. Mais il y a aussi le corps qui a des matières
- ↑ L’espèce de matière qui convient, le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — Qui a la matière contraire, la matière de la terre est supposée le contraire de celle du feu, puisqu’elle est toujours et absolument portée en bas. — Mais il y a aussi le corps, dans l’original, la phrase n’est pas grammaticalement très correcte. Il paraît, d’après Simplicius, qu’Alexandre d’Aphrodisée avait une leçon un peu différente ; mais cette autre leçon n’est pas plus régulière que l’autre. Le sens que j’ai adopté est d’accord avec le reste du contexte. — C’est-à-dire, l’original n’est pas aussi explicite. — Absolument, il semble que ce serait Relativement et non Absolument qu’il aurait fallu dire, puisque les deux corps intermédiaires, l’air et l’eau, sont tantôt légers et tantôt lourds, selon qu’on les compare à la terre et au feu. — Se tient au-dessous de tous les autres corps, en tant que plus lourde. — À la surface de tous également, en tant que plus léger.