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Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/97

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XCI Je regarde donc comme accordée la vérité du système du monde, tel que nous le concevons aujourd’hui. Sans affirmer que tous les chiffres de nos mathématiciens soient d’une exactitude irréprochable, on doit croire que, par sa masse prépondérante, le soleil attire les planètes et les retient dans leurs orbites, selon la loi qu’a fixée Newton sur les pas de Képler. On doit croire que les planètes, à leur tour, quelque petites qu’elles soient relativement au soleil, l’attirent néanmoins, et s’attirent entr’elles proportionnellement à leur masse et en raison inverse du carré des distances. On doit croire à une multitude d’autres théorèmes non moins sûrs et non moins importants ; en un mot, la certitude infaillible des mathématiques se retrouve dans l’ensemble et dans tous les détails de la constitution de l’univers. A moins de renoncer à toute certitude et à toute lumière, il faut bien accepter, ces grands résultats ; et comme on peut les vérifier soi-même en se faisant astronome, il semble qu’il n’y a pas la moindre imprudence à les admettre sur la foi et l’autorité des hommes de génie qui les ont obtenus et qui nous les ont légués.

Or, d’Aristote à Laplace, il n’y a qu’un cri d’admiration ; pas un des philosophes, des mathématiciens, des astronomes qui ont pénétré un peu avant dans le système du monde, n’a pu se défendre d’un XCII