Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/195

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de philosophie. S’il est vrai que la science ne peut pas s’en abstenir complètement, du moins ce ne sont plus tout à fait les siennes. Chaque science, dans son domaine spécial, étudie un certain ordre de faits qu’elle a le devoir de recueillir et d’élucider. Mais par cela même, les sciences ne sont, chacune à part, que des fragments du tout, qu’elles décomposent du mieux qu’elles peuvent ; et cette analyse, poussée aussi loin qu’on le suppose, appelle toujours une synthèse, sans laquelle elle n’aurait presque plus de valeur. Aussi les sciences, sauf leur utilité pratique, ne sont, à vrai dire, que des curiosités qui instruisent l’esprit, mais qui ne le satisfont pas pleinement, parce qu’il voit toujours au delà de chacune d’elles le problème total dont elles ne sont que des solutions partielles. L’effroi que la métaphysique cause à quelques savants est vraiment puéril. Aux yeux de la raison, la métaphysique, ou la philosophie générale, est la première de toutes les sciences, bien qu’elle n’ait rien de pratique selon la remarque d’Aristote ; elle est la science des sciences ; et prétendre s’en passer est une tentative aussi