Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/203

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qu’il a semés à pleines mains ne se sont développés que bien longtemps après lui ; et il a été tellement en avance sur l’esprit humain, qu’il a fallu une vingtaine de siècles pour qu’on se mît enfin à son niveau. Ce serait certainement un enthousiasme aveugle que de nier ses lacunes, et les erreurs qu’il a inévitablement commises. Mais quelque justes critiques qu’on puisse en faire, nous ne devons jamais oublier qu’il a ouvert la carrière ; et qu’ici comme ailleurs, il a été le premier et par cela même le plus grand des physiologistes. Il serait souverainement inique de refuser aux Modernes la gloire qui leur revient ; mais ils n’ont fait que suivre la voie qui leur avait été tracée. Leurs progrès sont considérables ; l’ouvrage même d’Aristote est là pour le prouver ; mais on peut douter que, sans lui, ces progrès eussent été possibles ; et il est équitable de lui faire aussi sa part. Pour des juges non prévenus, cette part peut passer encore pour la plus belle, même au milieu des splendeurs de la science contemporaine.

Paris, Mai 1885.