Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/292

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pas cela est individuel et isolé, comme l’est un individu, l’homme, ou tel autre être pris individuellement.

§ 6[1]. C’est presque uniquement d’après la configuration des parties et d’après celle du corps entier, du moment qu’il y a ressemblance, qu’on peut classifier les genres, comme par exemple le genre des oiseaux les uns par rapport aux autres, ou le genre des poissons, des mollusques et des crustacés. Dans chacun de ces genres, les parties ne diffèrent pas parce que la ressemblance n’y est que de l’analogie, comme, dans l’homme comparé au poisson, l’os diffère de l’arête ; mais la différence ne porte bien plutôt que sur de simples modifications corporelles, la grandeur et la petitesse, la mollesse et la dureté, la surface lisse ou rugueuse, et telles autres qualités de cet ordre ; en un mot, la différence n’est qu’entre le plus et le moins.

§ 7[2]. On doit donc voir maintenant quelle est la méthode

  1. La configuration des parties… C’est en effet le caractère le plus général, qui rapproche ou éloigne les animaux les uns des autres. — Et celle du corps entier. Même remarque. Qu’on peut classifier les genres. La zoologie moderne a pu aller plus loin ; et sans négliger les ressemblances de formes partielles ou totales, elle s’est attachée plus particulièrement à l’anatomie et à l’organisation générale ; voir Cuvier, Règne animal, t. I, pp. 48 et suiv., édit. de 1829 ; voir aussi la Préface à l’Histoire des Animaux, p. CXV. — La ressemblance n’y est que de l’analogie. On voit nettement la différence de l’analogie et de la ressemblance. — Sur de simples modifications corporelles. Dans une même espèce, il n’y a guère que des modifications de peu d’importance. — La grandeur et la petitesse. L’espèce canine offre des exemples frappants de ces différences considérables.
  2. La méthode qu’il convient d’adopter. Quelques commentateurs se sont plaints qu’Aristote n’eût pas de méthode ; on peut voir que cette critique est sans fondement. Sa méthode est bien claire : Accepter d’abord les grandes divisions que l’instinct de l’humanité a établies à première vue, entre les animaux ; puis, étudier les fonctions communes aux diverses espèces, et ne pas descendre aux individus, parce qu’alors il faudrait se répéter sans cesse. — Observer les phénomènes. C’est une règle qu’Aristote n’a jamais négligée pour sa part, et qu’il a toujours recommandée à ses successeurs. — La méthode de division. Prise dans toute sa généralité, et non pas seulement la division par deux, la dichotomie, qu’Aristote proscrit absolument. — Tantôt impossible, tantôt absolument vaine. Voir plus haut, ch. II, § 1. — Que nous allons indiquer. Dans le chapitre qui suit, un des plus importants de toute la zoologie Aristotélique, et l’on pourrait dire, dans toute l’histoire de la science, par la grandeur et la vérité des aperçus.