Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/394

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aurait fonctionné d’une façon toute contraire à la fonction pour laquelle il a été donné aux animaux. Du moment qu’il aurait été trop chaud lui-même, il eût été hors d’état de refroidir l’organisation ; et il n’est cause d’aucune espèce de sensations, parce qu’il est absolument insensible, comme le sont d’ailleurs toutes les autres excrétions. § 6[1]. Mais ne découvrant pas la cause qui a fait que quelques sens sont, chez les animaux, placés dans la tête, et voyant que la tête est plus propre que toutes les autres parties à les recevoir, les naturalistes ont réuni par une simple conjecture le cerveau et la sensibilité l’un à l’autre. Dans nos ouvrages sur la Sensation, nous avons antérieurement démontré que c’est la région du cœur qui est le principe des sensations, et qu’il y a deux sens

  1. Réuni…. le cerveau et la sensibilité. C’est là, en effet, ce qui semble le plus naturel ; et la sensibilité générale est bien plutôt dans le cerveau, où aboutissent tous les nerfs, par la moelle épinière, que dans le cœur, comme le veut Aristote. — Nos ouvrages sur la Sensation. C’est évidemment le traité de la Sensation et des choses Sensibles qui est indiqué ici ; mais ce n’est pas dans ce traité, c’est dans le traité de la Jeunesse et de la Vieillesse, chap. III, § 7, p. 321 de ma traduction, que le cœur est pris pour le principe des sensations. — Deux sens qui évidemment dépendent du cœur. On ne comprend pas comment on a pu rapporter au cœur les deux sens du toucher et du goût. — Les trois premiers sens. Le toucher, le goût et l’odorat. — Un sens intermédiaire. L’odorat n’est pas précisément intermédiaire entre le toucher et le goût ; il n’est guère plus matériel que l’ouïe et même que la vue. — À cause de la nature…. Cette raison n’est pas suffisante ; ou du moins, il aurait fallu expliquer quelle est la nature particulière de ces deux sens, comparativement aux autres.