Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/406

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que ne l’ont tous les autres. § 3[1]. La paupière est entourée de peau ; et c’est ce qui fait que, ni la paupière, ni le prépuce, ne repoussent jamais, parce que ce sont de simples peaux sans chair. Tous les oiseaux qui ferment leurs yeux par la paupière inférieure et les quadrupèdes ovipares, ne les ferment de cette façon qu’à cause de la dureté de la peau qui environne leur tête. Chez les oiseaux à vol pesant, précisément parce qu’ils volent peu, la croissance des plumes tourne à épaissir et à durcir la peau ; et de là vient qu’ils ferment aussi les yeux par la paupière d’en bas. Les pigeons et les oiseaux de cette espèce ferment les yeux par les deux paupières à la fois.

§ 4[2]. On a vu que les quadrupèdes ovipares ont des écailles ; et ces écailles sont toujours plus dures que les poils, de sorte que leur peau est aussi plus dure

  1. Entourée de peau. C’est la traduction littérale ; mais la paupière elle-même est une peau. — Ne repoussent jamais. Ce fait paraît exact. — À cause de la dureté de la peau. L’explication n’est peut-être pas aussi satisfaisante que l’auteur le suppose. Il ne semble pas que la dureté ou la mollesse de la peau ait rien à faire en ceci. — Tourne à épaissir et à durcir. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. Il n’est pas certain d’ailleurs que cette explication nouvelle soit plus exacte que les précédentes. — Et de là vient. Il eût sans doute été préférable de se borner à constater le fait sans chercher à l’expliquer. — Les pigeons… Je ne sais pas si la physiologie moderne a reconnu cette organisation de la vue chez les pigeons ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 488. — Les oiseaux de cette espèce. C’est-à-dire les gallinacés, qui comprennent tous les oiseaux de basse-cour.
  2. On a vu. La tournure du texte n’est pas aussi précise ; j’ai cru devoir adopter cette forme, pour rappeler que ceci a déjà été dit plus haut, ch. XII, § 1. — Plus dures que les poils. C’est exact ; mais les écailles sont, chez les animaux qui en ont, des espèces de poils. — Ce n’est pas de cette peau…. En effet, cette peau n’aurait pas été assez flexible. — Mince et extensible. Le texte dit plutôt : « Étendue ». — Par une membrane. C’est-à-dire, par la troisième paupière, qui part du coin nasal de l’œil. — Eût été trop lent. L’explication est ingénieuse, en supposant que la peau des paupières soit aussi dure que celle de la tête. — Nictitante. J’ai ajouté ce mot.