Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/414

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chevaux, et qui sont très-courts quand au contraire la portée est étendue, le tout s’accordant d’ailleurs avec le reste du corps. Car toujours la nature, lorsqu’elle veut favoriser un côté, prend une compensation sur l’autre côté. Là où elle a fait un corps très-velu, elle diminue l’ampleur de la queue, qui se réduit comme on le voit sur les ours.

§ 5[1]. L’homme est, de tous les animaux, celui dont la tête est la plus velue. C’était nécessaire par suite de l’humidité du crâne, et aussi à cause de ses sutures ; car là où il y a beaucoup de liquide et de chaleur, il faut nécessairement que là aussi il y ait beaucoup de végétation ; et les cheveux sont destinés à protéger et à conserver l’animal, en le couvrant et en le garantissant des excès du froid et de la chaleur. L’encéphale de l’homme, étant le plus gros, est aussi le plus humide de tous ; et il a par suite plus besoin de protection

  1. Dont la tête est la plus velue. L’observation peut paraître fort exacte ; et il est clair que la nature a eu un but très-nettement défini en donnant à l’homme cette organisation d’une chevelure épaisse. Quel est ce but ? Les explications peuvent varier ; mais celle que donne Aristote est tout au moins fort ingénieuse. Voir sur le cerveau de l’homme, plus haut, ch. VII, § 13 et suiv. — Des excès du froid et de la chaleur. Il ne semble pas que ce soit là précisément la destination des cheveux ; il est bien certain qu’ils protègent la tête ; mais c’est plutôt contre les accidents que contre la température. On peut croire aussi que la nature a voulu donner au visage de l’homme un ornement. Les cheveux sont surtout une parure ; et ce n’est pas là le seul témoignage qui peut faire supposer que la nature ne dédaigne pas de descendre à ces soins secondaires. — Ce qui est le plus humide. Ces généralités sont bien vagues ; et elles supposent toujours que le cerveau est l’organe le plus humide de toute notre organisation ; ce qui n’est pas du tout prouvé.