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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/130

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sang ont un épiploon, un mésentère, et tout ce qui se rapporte à la nature des viscères. Tous aussi ont un poumon et une trachée-artère, sauf les poissons. Dans tous ceux qui ont une trachée-artère et un œsophage, ces parties sont disposées de la même manière, par les raisons que nous en avons précédemment données.


CHAPITRE II

Position de la bile dans les animaux qui ont du sang, et spécialement dans les reptiles et les poissons ; erreurs sur la fonction de la bile ; différences entre des espèces diverses et dans la même espèce ; la bile dans l’homme, dans les moutons et les chèvres de Naxos et de Chalcis ; réfutation de la théorie d’Anaxagore ; nature de la bile dans ses rapports avec le sang ; douceur ou âcreté du foie ; théories anciennes sur la corrélation de la bile et de la longévité ; observations insuffisantes ; la bile est nécessaire dans tous les animaux qui ont du sang ; c’est une sécrétion qui les purifie ; le foie est le seul viscère qui puisse accomplir cette fonction indispensable.

§ 1[1]. La plupart des animaux pourvus de sang ont de

  1. Ont de la bile. Cette généralité est exacte ; et tous les vertébrés ont de la bile. — Tantôt dans le foie. La fonction propre du foie, c’est de sécréter la bile, et, en la versant dans le canal intestinal, de modifier le chyme alimentaire, qu’elle convertit en chyle. En même temps, elle excite dans le canal une irritation qui contribue à la propulsion du bol alimentaire. Ce sont les conduits hépatiques qui transportent la bile à l’intestin ; mais la bile est détournée, en quantité plus ou moins grande, dans un réservoir particulier, qui est la vésicule du fiel ; voir Cuvier, Anatomie comparée, XXIIe leçon, t. IV, pp. 5 et 35, 1e édit. — Tantôt isolée et suspendue. C’est la vésicule du fiel qu’Aristote désigne ici. Il a bien raison de signaler cette différence dans la sécrétion de la bile, puisqu’il y a une foule d’animaux qui en sont dépourvus, l’éléphant, le rhinocéros, les cerfs, les chameaux, les solipèdes, le marsouin, le dauphin, etc.; Cuvier, loc. cit., p. 36. — Comme si la nature de la bile… Ceci n’est pas très clair ; et sans doute Aristote veut faire allusion au rôle de la bile dans la digestion. — Chez les poissons. Le foie est généralement très considérable dans les poissons ; et d’ordinaire il ne forme qu’une seule masse. La situation de la vésicule est très variable ; elle est fort grosse dans les espèces les plus voraces. Voir Cuvier, loc. cit. p. 41. — L’amia. Je ne sais pas si la science moderne a sanctionné cette observation d’Aristote ; mais ce détail prouve qu’il avait disséqué ce poisson avec grand soin ; voir Cuvier, Règne animal, t. II, p. 327 sur l’amia, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 827, trad. franc. ; voir aussi le catalogue de MM. Aubert et Wimmer, t. I, p. 124 de leur édition et traduction de l’Histoire des Animaux. L’amia est le boniton, la pélamys sarda de la Zoologie moderne, dont Cuvier et Valenciennes ont décrit la vésicule biliaire. — La plupart des reptiles. Voir Cuvier, Anatomie comparée, t. IV, p. 40, XXIIe leçon.