Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/15

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femelles des sangliers doivent mordre, parce qu’elles n’ont pas de crocs.

§ 6[1]. Il nous faut ici faire une remarque qui nous servira pour le sujet que nous traitons, et pour bien des choses que nous aurons à dire plus tard. En ce qui concerne les organes qui peuvent être utiles pour l’attaque et pour la défense, la nature les répartit aux animaux qui peuvent seuls les employer, ou qui les emploient davantage ; elle les donne surtout à ceux qui en font le plus d’usage, aiguillon, ergot, cornes, crocs, et tel autre organe de cette sorte ; et comme le mâle est plus fort et plus courageux, c’est tantôt lui seul qui a des organes de ce genre, et tantôt c’est lui qui les a plus que la femelle. § 7[2]. Quand ce sont des organes indispensables même aux femelles, par exemple les organes relatifs à l’alimentation, elles en ont de plus faibles, mais elles les ont. Quant aux organes qui ne servent pas à des fonctions absolument

  1. Il nous faut ici faire une remarque. Cette forme de style est fort rare dans Aristote ; et ce retour sur sa propre pensée et sur la marche qu’il lui donne, ne lui est pas du tout habituelle. L’observation qu’il signale ici à l’attention de ses lecteurs est profondément juste. Ce sont des considérations tout à fait pareilles qu’il présente sur la main de l’homme, plus loin, liv. IV, ch. X, §§ 14 et suiv. — Crocs. Ou, boutoirs. — Plus fort et plus courageux. Ceci est vrai dans presque tous les cas et dans toutes les espèces.
  2. Des organes indispensables même aux femelles. Distinction très exacte, et qui ne pouvait échapper à l’esprit d’Aristote. — À des fonctions absolument nécessaires. Les exemples cités un peu plus bas sont frappants. — Des cornes. Ou : Des bois. — Des bœufs-femelles. Ici encore, j’ai conservé la formule du texte, qui reproduit mieux que le mot de Vaches la pensée de l’auteur. — Le plus souvent. Cette restriction est exacte et nécessaire.