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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/183

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CHAPITRE VII

Des testacés ; ils ont en général très peu de mouvement ; et de là vient l’indivision de leur corps, et la dureté de leur coquille ; les univalves et les bivalves ; leur organisation analogue à celle des plantes ; position de l’organe qui sert à les nourrir ; il est dans une membrane ; tête des testacés ; les autres parties du corps n’ont pas reçu de nom.

§ 1[1]. Le corps des testacés n’est pas divisé en plusieurs parties ; et cette organisation tient à ce qu’ils sont naturellement sédentaires. Les animaux qui se meuvent sont nécessairement divisés en plusieurs sections, en vue des actes qu’ils doivent accomplir, parce que ceux qui ont le plus de mouvements à faire ont aussi besoin de plus d’organes. Mais parmi les testacés, les uns sont absolument privés de mouvement ; d’autres n’ont qu’un mouvement très faible. En revanche, la nature leur a donné pour protection la dureté des

  1. Le corps des testacés. L’auteur revient aux testacés, dont il a été déjà question dans le chapitre V ; il semble de plus qu’il devrait être traité des testacés, avant les insectes. On peut donc supposer ici quelque désordre ; ce qui n’ôte rien d’ailleurs à l’exactitude et à l’importance des faits. — N’est pas divisé en plusieurs parties. Comme le corps des insectes, dont on vient de parler. — Sédentaires. Ceci est peut-être exagéré et trop général. Les acéphales testacés, qui sont bivalves, se meuvent fort peu ; mais on ne peut pas dire qu’ils soient sans mouvement, puisqu’il y a des espèces qui nagent, comme les peignes et les limes ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, page 122. — Qu’un mouvement très faible. Ceci n’est pas non plus très exact ; car il y a des testacés qui nagent très vite par le mouvement de leurs valves. — La nature leur a donné… C’est là une théorie chère à Aristote et qu’il ne manque jamais de rappeler. Elle est profondément vraie ; et sans elle, il est impossible de rien comprendre à l’histoire naturelle ; voir la Préface à l’Histoire des Animaux, p. LXXXII, § 2. Ainsi que nous l’avons déjà dit. Voir plus haut, ch. V, §§ 13 et suiv. — En spirale, comme les buccins. Tous les buccinoides ont une coquille spirale, dont l’ouverture a, près de la columelle, une échancrure pour le passage du siphon, qui lui-même n’est qu’un repli prolongé du manteau ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 91, édit. de 1830. — Le genre des solens. Voir l’Histoire des Animaux, liv. IV, ch. IV, § 3, p. 37 de ma traduction. Les solens de Cuvier ont la coquille bivalve et oblongue ; leur charnière, pourvue de dents saillantes, a toujours son ligament à l’extérieur. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 686, trad. franc. La coquille est étroite et équivalve, en manche de couteau.