Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/32

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CHAPITRE III

Du cou et des différents organes qu’il renferme, le pharynx et l’œsophage, pour la respiration et pour les aliments ; rôle et organisation de l’œsophage ; rôle du pharynx dans la voix ; rôle de l’artère, qui ne reçoit pas la boisson, comme on le croit généralement ; rôle de l’épiglotte dans les animaux à poumon ; comment le pharynx supplée à l’épiglotte chez les animaux qui n’ont pas cet organe ; prévoyance de la nature ; position nécessaire de l’artère et du pharynx en avant de l’œsophage ; l’artère et le pharynx vont au poumon ; l’œsophage va à l’estomac ; le devant et le derrière, le haut et le bas, la droite et la gauche.

§ 1[1]. Après avoir parlé, comme nous venons de le faire, des diverses parties dans la tête, nous trouvons, au-dessous de la tête, le cou, dans les animaux auxquels la nature en a donné un. Tous les animaux, en effet, rien ont pas ; et les seuls qui en aient sont ceux qui ont les organes pour lesquels le cou est naturellement

  1. Comme nous venons de le faire. Le sujet qui est résumé ici en quelques mots a commencé avec le chapitre X du premier livre, et s’est poursuivi dans les chapitres suivants et les deux premiers du second livre. L’auteur a successivement traité des sens qui sont dans la tête, l’ouïe, la vue avec les cils et les sourcils, l’odorat, le goût avec la bouche, la langue et les dents, et il a fini par les cornes. De la tête, il passe au cou ; et ses études s’étendent de l’homme à toute la série animale, telle qu’il la connaît et qu’il l’a établie. — Tous les animaux… n’en ont pas. Notamment les poissons. — Les organes pour lesquels… Ces organes pour Aristote se réduisent à deux : le pharynx et l’œsophage. Il est évident que le cou contient beaucoup d’autres organes ; mais l’anatomie de cette région paraît moins avancée que quelques autres, pour le naturaliste grec. — Le pharynx… l’œsophage. Le pharynx est confondu ici avec le larynx, et il ne s’en distingue pas ; c’est une erreur grave. Voir plus bas § 4. Pour que la déglutition ait lieu, c’est-à-dire pour que les aliments arrivent de la bouche à l’estomac, il faut le concours de plusieurs organes : la langue, l’os hyoïde, le voile du palais, le pharynx, et l’épiglotte. Voir Cuvier, Anatomie comparée, Des organes de la digestion, t. III, p. 6, Inédit., et XVIIIe leçon, pp. 260 et suiv. — À la respiration. C’est le larynx qui remplit cet office, et non le pharynx. — Pas de poumon… non plus de cou. Observation exacte. — Le genre des poissons. Cette absence de cou est plus remarquable chez les poissons que chez toute autre espèce d’animaux. — L’œsophage est le canal… L’étymologie seule suffit à expliquer la fonction spéciale de cet organe ; elle signifie « qu’il porte les aliments » de la bouche à l’estomac ; voir Cuvier, Anatomie comparée XXe leçon, p. 306, 1er édit. — N’ont pas non plus d’œsophage. C’est peut-être trop dire ; mais dans les poissons, l’œsophage se distingue à peine de l’estomac ; et en essayant de les décrire tous deux, Cuvier est obligé de les confondre, loc. cit.. p. 416. La partie du canal alimentaire qui répond à l’œsophage est presque toujours très courte, parce qu’il y a très peu de distance entre l’arrière-bouche et la cavité abdominale.