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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/354

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de locomotion ; car il semble qu’on ait tiré dans la langue grecque le nom de Pied du mot qui exprime le Plan sur lequel le pied s’appuie. § 3[1]. Il y a des animaux qui ont le devant et le derrière confondus dans le même sens : par exemple, les mollusques, et les turbinés parmi les crustacés. Nous ne nous y arrêterons pas, attendu que nous en avons déjà parlé ailleurs. Mais les lieux étant au nombre de trois, le haut, le milieu et le bas, les animaux à deux pieds ont leur haut dirigé vers le haut de l’univers entier, tandis que les polypodes ou les apodes sont dirigés vers le milieu, et que les plantes le sont vers le bas. § 4[2]. Ce qui fait cette disposition des végétaux, c’est

  1. Confondus dans le même sens. Il serait peut-être plus exact de dire Indistincts, au lieu de Confondus. — Déjà parlé ailleurs. Aristote a beaucoup parlé des turbinés et des crustacés dans l’Histoire des Animaux, et il est possible qu’il se réfère ici à ce qu’il a dit dans cet ouvrage ; voir notamment liv. IV, ch. IV, § 7 et ch. V, § 4 ; mais il se peut aussi qu’il fasse simplement allusion à ce oui vient d’être dit des turbinés un peu plus haut, ch. IV, § 10. Ce dernier passage, du reste, n’est pas en parfaite conformité avec celui-ci. — Vers le haut de l’univers entier. Voir plus haut, ch. IV, § 3. Le haut dans l’homme est dans le même sens que le haut de l’univers, d’après la théorie d’Aristote ; c’est la pensée répétée plus tard par le poète : « Cœlum que tueri… » — Les polypodes. Ce sont d’abord tous les quadrupèdes, et tous les animaux qui ont plus de quatre pieds. — Les apodes. Ce sont les reptiles de toutes les espèces du genre ophidien. — Les plantes le sont vers le bas. Voir plus haut ch. IV, § 3, où l’on explique que les racines représentent le haut dans les plantes.
  2. C’est qu’ils sont immobiles. L’argument n’est pas décisif ; et ce n’est pas l’immobilité des végétaux qui pour eux détermine le haut. — Le haut se rapportant toujours à l’alimentation. Ce second argument est le vrai. Comme les aliments, de quelque genre qu’ils soient, ont un certain poids, il faut qu’ils entrent par le haut pour descendre peu à peu dans toutes les parties du corps, par suite des transformations qu’ils subissent. — Ils répondent au point milieu. C’est-à-dire qu’ils sont horizontaux, au lieu d’être verticaux. — Ce qui est marqué chez l’homme. Voir plus haut, ch. IV, § 11. — Un être à deux pieds. Tous les naturalistes, en décrivant la station droite chez les oiseaux et chez l’homme, en ont marqué les profondes différences ; voir Barthez, Nouvelle méchanique des mouvements de l’homme et des animaux, p. 43, édition de 1798 ; Cuvier, Anatomie comparée, l. 1, p. 480, 1e édition ; M. G. Colin, Traité de Physiologie comparée, tome I, p. 376, édition de 1871.