Aller au contenu

Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’animal faisant passer le poids du corps des parties mises en mouvement sur celles qui demeurent en place. Il serait complètement impossible à un être quelconque de marcher avec trois pieds ; car alors l’un des pieds n’aurait absolument aucun point d’appui où porter le poids du corps, ou bien l’autre, à chaque opposition, éprouverait une grande fatigue ; et si l’animal essayait de se mouvoir dans ces conditions, il tomberait inévitablement. § 5[1]. Les polypodes, tels que les scolopendres, peuvent se mouvoir avec un nombre impair de pieds, comme on peut le voir, si l’on veut, en leur enlevant un de leurs pieds ; c’est qu’alors ces animaux peuvent suppléer aux pieds correspondants qui ont été mutilés, par le nombre restant de pieds de chaque côté du corps. Cela tient à ce que, dans ce cas, les parties restantes se relèvent et transportent en quelque sorte la portion mutilée et boiteuse ; mais ce n’est pas là une marche à proprement parler. § 6[2]. Toutefois,

  1. Les polypodes, tels que les scolopendres. Voir plus haut, ch. VII, § 2. La scolopendre fait partie de l’ordre des chitopodes ou myriapodes, mille-pattes ; et elle forme une famille ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 535, trad. franc. Il y a des espèces de scolopendres qui sont venimeuses, et assez redoutables ; elles se cachent d’ordinaire sous des pierres ; et elles fuient le jour ; voir Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 337, édit. de 1829. Elles courent très-vite et sont carnassières. — En leur enlevant un de leurs pieds. C’est une sorte d’expérience de vivisection. — Peuvent suppléer aux pieds correspondants. L’explication est toute naturelle ; et elle est péremptoire.
  2. Il est bien clair… La remarque est très-juste, et elle peut s’étendre à bien d’autres cas de mutilation ou d’infirmité. — Mais c’est tour à tour. On comprend bien ce que l’auteur veut dire ; mais l’expression de sa pensée aurait pu être un peu plus précise.