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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/51

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l’homme ont le cœur au centre de la région thoracique ; mais chez l’homme, il incline un peu à gauche, afin de contrebalancer le refroidissement de la partie gauche, parce que c’est l’homme qui de tous les animaux a la partie gauche la plus froide.

§ 15[1]. Nous avons dit antérieurement que, dans les poissons, le cœur est placé de même, et nous avons expliqué pourquoi il semble qu’il n’est pas dans la même position. Il a sa pointe vers la tête ; et la tête est le devant, puisque c’est dans ce sens que le mouvement a lieu. § 16[2]. Le cœur a encore une multitude de nerfs ; et cela est très sage, puisque c’est du cœur que

  1. Antérieurement. Ceci se rapporte à l’Histoire des Animaux, livre II, ch. XII, § 3, p. 177 de ma traduction. La différence de position du cœur chez les poissons n’est au fond qu’une apparence, et elle tient surtout à la forme générale de leur corps. — Est le devant. De sorte que, même chez les poissons, le cœur a sa pointe dirigée vers le devant. Voir le Traité de la Respiration, chap. XVII, § 3, p. 394 de ma traduction ; voir aussi Cuvier, Anatomie comparée, XXIVe leçon, p. 226, 1ere édition.
  2. Une multitude de nerfs. Il faut se rappeler que l’anatomie du temps d’Aristote n’avait pas encore distingué les nerfs et les muscles. Le cœur est un muscle creux, ayant, selon les espèces d’animaux qui ont un cœur, de deux à quatre cavités. Les nerfs qui vont au cœur viennent pour la plupart du grand sympathique ou du trisplanchnique. Voir Cuvier, Anatomie comparée, tome IV, page 184, 1re édit. — Par l’adduction et la détente. Ce sont les deux mouvements de systole et de diastole, de contraction et de dilatation. L’oreillette droite, recevant le sang veineux par la veine cave supérieure, le chasse en se contractant dans le ventricule droit. Ce ventricule le chasse à son tour dans l’artère pulmonaire ; les veines pulmonaires ramènent le sang dans l’oreillette gauche et dans le ventricule gauche, d’où il passe dans le reste du corps par l’aorte. — Antérieurement. Le passage auquel il est fait allusion ici ne se retrouve, je crois, dans aucun des grands ouvrages d’Aristote que nous possédons aujourd’hui. Mais, dans le petit Traité du Mouvement dans les animaux, ch. II, § 5, p. 277 de ma traduction, il a comparé le cœur à un animal dans un animal. Cette comparaison, aussi juste qu’ingénieuse, a été appliquée aussi par lui aux parties génitales chez l’homme. Ibid., § 1. On voit que cette comparaison, qui a été répétée plus tard par bien d’autres, appartient à Aristote. — Sauf les chevaux… Ce sont toujours des exceptions fort rares ; et je ne sais pas si la science moderne en a constaté beaucoup. — Une sorte de soutien. Le cœur est organisé de façon à n’avoir aucun besoin de cet appui, qui gênerait les mouvements dont il est chargé. — Dans tout le reste de leur corps. L’organisation de tout le reste du corps est absolument différente de celle du cœur.