Aller au contenu

Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 5[1]. D’ailleurs, le poumon offre de grandes différences dans les animaux. Les uns l’ont plein de sang et très développé ; chez les autres, il est plus petit et spongieux. Les vivipares, dont la nature est très chaude, l’ont plus grand et rempli de sang ; les ovipares l’ont au contraire sec et petit. Il peut beaucoup se distendre en se gonflant par le souffle, comme on le voit sur les quadrupèdes terrestres ovipares, tels que les lézards, les tortues et autres animaux de ce même ordre, et aussi tels que les animaux qui volent et qu’on appelle des oiseaux. § 6[2]. Dans tous ces animaux, le poumon est spongieux et semblable à de l’écume. En effet, l’écume, en se condensant, se réduit considérablement ; et le poumon de toutes ces bêtes est petit et membraneux. C’est ce qui explique qu’en général ces animaux n’ont pas soif et boivent très peu, et qu’ils peuvent rester

  1. De grandes différences… Ceci est très exact. Voir Cuvier, Anatomie comparée, XXVIe leç., pp. 296, 339 et suiv. — L’ont plus grand. Ceci est exact ; et chez les mammifères, le poumon tient plus de place dans le thorax que chez les autres vertébrés. — Sec et petit. Ce détail est également assez exact. Chez les oiseaux, le poumon est relativement petit, et il ne forme qu’une seule masse, qui n’est jamais divisée en lobes ; voir Cuvier, loc. cit. p. 346. — Il peut beaucoup se distendre. Je ne sais pas si la science moderne a ratifié cette observation. La forme et le volume des poumons varient beaucoup plus dans les reptiles que dans les oiseaux et les mammifères. Dans les chéloniens, ce sont des sacs ovales, qui s’étendent le long du dos jusqu’au bassin ; voir Cuvier, loc. cit.Qu’on appelle des oiseaux. Cette forme de style n’est employée d’ordinaire par Aristote que pour des choses ou des êtres peu connus.
  2. Et semblable à de l’écume. La comparaison est assez naturelle, et elle se présente tout d’abord, bien qu’elle ne soit pas fort exacte. — N’ont pas soif. L’explication est tout au moins ingénieuse, et peut-être est-elle juste. — Rien que par le mouvement du poumon. On ne peut pas dire que le poumon ait un mouvement. — Aéré et vide. Dans le grec, ces deux adjectifs se rapportent au mouvement du poumon et non au poumon lui-même.