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Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/97

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du nom qu’on vient de citer. § 2[1]. Tous les animaux qui ont du sang ont également un diaphragme, de même qu’ils ont un cœur et un foie. La fonction du diaphragme a pour objet de séparer la région du ventre de la région du cœur, afin que le principe de l’âme sensible soit à l’abri de toute influence, et ne soit pas tout à coup surpris par l’évaporation qui viendrait des aliments, et par l’excès de la chaleur qu’ils introduisent. La nature a eu cette précaution de faire de la poitrine et de la cloison comme une sorte de vestibule ; et par là, elle a isolé le plus précieux du moins précieux, chez tous les animaux où l’on peut distinguer le haut et le bas. Le haut est ce pourquoi tout le reste est fait, et le haut est le meilleur ; le bas est fait pour le haut, et il est nécessaire, puisque c’est lui qui reçoit la nourriture. § 3[2]. Le diaphragme est, vers les côtes, plus charnu et plus fort ; au centre, il

  1. Tous les animaux… Cette généralité est exacte. — A pour objet… Le diaphragme a bien l’objet que signale Aristote ; mais l’explication que donne le philosophe n’est pas aussi acceptable. On ne comprend pas bien que le diaphragme protège l’âme sensible, et la soustraie à l’influence des aliments. — Une sorte de vestibule. Ces métaphores peu habituelles à Aristote rappellent le Timée de Platon. — Le plus précieux du moins précieux. L’idée n’est peut-être pas très juste, et la partie abdominale, qui est en bas, n’est pas moins précieuse que la partie thoracique, qui est en haut. L’une et l’autre sont indispensables à la vie de l’animal. — Puisque c’est lui qui reçoit la nourriture. C’est vrai : mais c’est le haut qui la reçoit d’abord et qui la lui envoie par la bouche, la déglutition du pharynx et l’œsophage.
  2. Le diaphragme est, vers les côtes… C’est sans doute aux piliers du diaphragme que ceci fait allusion ; la description d’Aristote est bien concise en comparaison de celles qu’exige actuellement la science ; mais elle n’est pas fausse. — Au centre, il est plus membraneux. C’est le centre phrénique des Modernes. — Pour se raidir. Ou peut-être : Pour faire force. — Une défense… contre la chaleur. Cette théorie physiologique n’est pas exacte, quoique l’auteur prétende l’appuyer sur des faits bien observés. — La pensée et la sensibilité se troublent. Il est certain que l’état des viscères inférieurs indue très vivement sur les dispositions de l’intelligence et du caractère. — Le nom de phrénique. Dans la langue grecque, le mot qui répond à celui de Phrénique peut s’appliquer aussi à la pensée ; et c’est là ce qui justifie le rapprochement étymologique que fait Aristote. — N’a rien de la pensée. Cette restriction était nécessaire. — Fort voisine. Ceci ne se comprend pas très bien, si l’on admet qu’il est question ici de voisinage matériel, car le diaphragme est fort loin de la tête et de l’encéphale ; mais sans doute l’auteur veut dire seulement que le centre phrénique est presque aussi sensible que peut l’être l’organe de la pensée.