mais rien publié. Si Troie avait pu être sauvée, si l’école péripatéticienne, si une école avant tout spéculative avait pu fleurir, à cette époque où le repos de la Grèce était sans cesse en question, et où toute dignité avait disparu avec la liberté, où l’homme cherchait dans la philosophie un refuge contre le monde extérieur plutôt que la satisfaction de ce noble désir de connaissance dont parle si souvent Aristote, les germes semés pendant tant d’années d’enseignement et par Aristote et par son disciple, n’auraient point été stériles, et il y aurait eu une grande école péripatéticienne.
6o La conclusion de Strabon dépasse infiniment ses prémisses. Il ne dit même pas que ce fussent les autographes d’Aristote qui étaient tombés entre les mains de Nélée. Il semble plutôt dire le contraire, comme le fait remarquer M. Barthélemy. Apellicon fit faire des copies nouvelles. Le mot nouvelles n’indique-t-il pas des copies faites sur d’autres copies ? En tout état de cause l’expression copies nouvelles, ἀντίγραφα καινά, va directement contre les conclusions de Strabon, et prouve une publication antérieure des écrits d’Aristote ; et, quelque restreinte qu’ait été cette publication, quelque peu répandues qu’aient pu être les anciennes copies, il est contraire à toute raison de supposer qu’il n’en soit rien resté. Strabon ne le prétend même pas ; mais il devait aller, pour être conséquent avec lui-même, jusqu’à nier que les Péripatéticiens eussent entre les mains aucun écrit d’Aristote ou de Théophraste.
7o Athénée, ou, suivant quelques critiques, son