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Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/119

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commun, ainsi qu’on le voit chez les commentateurs ; ce qui n’empêche non plus les livres en question d’être des parties intégrantes et essentielles de la Métaphysique, que les noms mis en tête des livres de l’Iliade par les Rapsodes, n’empêchent que le Dénombrement, que la Dolonie ne puissent pas être séparés du poème.

Que si nous récapitulons ce qui précède, nous sommes fondés à conclure, ce semble : 1o Si Andronicus a mis en ordre les différents traités d’Aristote qui avaient rapport à la philosophie première, la Métaphysique n’est point cette collection ; elle n’était qu’une partie de la collection, et formait à elle seule un tout sui generis, un ouvrage original. 2o Si la Métaphysique a quelque chose de commun avec les traités mentionnés par Diogène de Laërte, c’est, ou bien que ces traités y ont été fondus par Aristote, ou bien que ces traités n’avaient qu’une existence nominale, et n’étaient en réalité que des portions de la Métaphysique ayant un nom particulier.

La Métaphysique n’est donc point le résultat d’un travail matériel, pour ainsi dire, de Scoliastes et de commentateurs. « Un pareil ouvrage philosophique, dit M. Cousin[1], ne peut appartenir qu’au grand philosophe ; et comme ce n’est ni Lycurgue, ni Pisistrate, qui ont fait l’Iliade avec des rapsodies d’Homère ; de même, ce n’est point Andronicus qui a composé l’Iliade de la philosophie, même avec des morceaux d’Aristote. » Nous allons plus loin. Nous

  1. Rapport sur le concours, etc., p. 71.