Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/140

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est, aliquid erit vitae opus via.] » Et saint Thomas propose une leçon un peu différente des trois leçons qu’il avait sous les yeux. Voyez fol. 6, a. Dans plusieurs autres passages il cite encore la lettre de Boetius, lequel est sans nul doute le Boèce dont nous avons parlé plus haut. Très souvent aussi on retrouve dans saint Thomas les mots : Alia litera habet ; et, au livre Ve, il relève l’erreur d’un translateur, latin-arabe probablement, qui, au lieu d’écrire : Ut si quis porrigens dicat y, écrivait : dicat naturam, ce qui est absurde, car il s’agit seulement de la quantité de l’υ dans φύσις. Saint Thomas s’appuie de l’autorité d’un traducteur qui avait eu certainement le grec sous les yeux : « Litera ista corrupta est. Quod ex alia translatione patet quæ sic habet. [Ut si quis producens dicat hypsilon.] Physis enim, quod apud Græcos naturam significat, si pro generatione viventium accipiatur habet primum y productum : si vero pro principio, sicut communiter utitur, habet primum y breve. » Fol. 60, a. Mais après le VIIe livre on ne rencontre plus aucune trace de ces antiques versions : on est fondé à croire qu’elles n’allaient pas au-delà de ce livre.

Pour revenir à la traduction du XIIIe siècle, elle n’est pas sans utilité, nous le répétons, malgré ses innombrables imperfections, malgré la barbarie du style, et le peu de critique du traducteur, malgré les fantaisies singulières qu’il substitue quelquefois à la pensée d’Aristote.