Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/171

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sirs, ni aux nécessités de la vie. Ce fut dans les lieux où les hommes pouvaient jouir du repos qu’elles naquirent d’abord. Les mathématiques furent inventées en Égypte, car, dans ce pays, on laissait un grand loisir à la caste des prêtres.

Nous avons établi dans la Morale[1], quelle différence il y a entre l’art, la science et les autres connaissances. Tout ce que nous voulons dire sur ce point maintenant, c’est que la science qu’on nomme Philosophie[2] est, suivant l’idée que l’on s’en forme généralement, l’étude des premières causes et des principes.

Ainsi, comme nous venons de le dire, l’homme d’expérience parait être plus savant que celui qui n’a que des connaissances sensibles quelles qu’elles soient ; l’homme d’art l’est plus que l’homme d’expérience ; le manœuvre le cède au chef des travaux, et la spéculation est supérieure à la pratique. Et il est bien évident que la Philosophie est une science qui s’occupe de certaines causes et de certains principes.

  1. Ethic.Nicom. l. VI, 5. Beek.,p. 1179.
  2. Σοφία. C’est le même mot que nous avons traduit précédemment par sagesse. M. Cousin fait observer qu’Aristote passe successivement du sens populaire de σοφία à son sens élevé qui est la sagesse par excellence, la philosophie. Nous avons tâché de ménager la transition, par l’emploi des expressions intermédiaires que nous fournissait la langue française.