Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/178

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ce qu’elle est : la raison d’être première est donc une cause et un principe. La seconde, est la matière, le sujet[1] ; la troisième, le principe du mouvement[2]. La quatrième correspond à la précédente : c’est la cause finale des choses, le bien[3] ; car le bien est le but de toute production.

Ces principes ont été suffisamment expliqués dans la Physique[4]. Reprenons toutefois les opinions de ceux qui, avant nous, se sont appliqués à l’étude de l’être, et ont philosophé sur la vérité, et qui, eux aussi, discourent évidemment de certains principes et de certaines causes. Cette revue sera un préambule utile à la recherche qui nous occupe. En effet, ou bien nous découvrirons quelque autre espèce de causes, ou bien nous prendrons une plus grande confiance dans les causes que nous venons d’énumérer.

La plupart de ceux qui philosophèrent les premiers ne considérèrent les principes de toutes choses que sous le point de vue de la matière. Ce d’où sortent tous les êtres, d’où provient tout ce qui se produit,

  1. Ἡ ὕλη καὶ τὸ ὑποκείμενον. Causa materialis.
  2. Ἡ ἀρχὴ τῆς κινήσεως. C’est le principe qui fait passer le sujet, la matière, du possible, qui est sa nature, à la réalité, la détermine, la marque d’un caractère distinctif, en un mot lui donne une forme. Aristote le nomme encore αἰτία ποιητική. Causa efficiens.
  3. Τὸ οὗ ἕνεκα καὶ τἀγαθόν. Le motif, le but de l’action, de tout ce qui est et se fait, la raison finale des choses, Causa finalis. La locution οὗ ἕνεκα, désignant la cause finale, se rencontre plusieurs fois dans Platon, notamment dans le Gorgias. Mais c’est Aristote qui, le premier, lui a donné cette forme substantive : Τὸ οὗ ἕνεκα.
  4. Voyez Physic. auscult., II, 3. Bekk., p. 194. Ibid., 7. Bekk., p. 198.