Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/270

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la destruction, la privation, la qualité, parce qu’elle la produit, lui donne naissance, est en relation avec elle, ou bien enfin parce qu’elle est la négation de l’être sous quelqu’un de ces points de vue, ou celle de l’essence elle-même. C’est en ce sens que nous disons que le non-être est, qu’il est le non-être. Tout ce qui est compris sous le mot général de sain, est du domaine d’une seule science. Il en est de même pour les autres choses : une seule science étudie non seulement ce que comprend en lui-même un objet unique, mais tout ce qui se rapporte à une seule nature ; et en effet, ce sont là, sous un point de vue, des attributs de l’objet unique de la science.

Il est donc évident qu’une seule science aussi étudiera les êtres en tant qu’êtres. Or, la science a toujours pour objet propre ce qui est premier, ce dont tout le reste dépend, ce qui est la raison de l’existence des autres choses. Si l’essence est dans ce cas, il faudra que le philosophe possède les principes et les causes des essences. Mais il n’y a qu’une seule connaissance sensible, une seule science pour un seul genre : ainsi une science unique, la grammaire, traite de tous les mots ; de même donc une seule science générale traitera de toutes les espèces de l’être et des subdivisions de ces espèces.

Si, d’un autre côté, l’être et l’unité sont la même chose, sont une seule nature, puisqu’ils s’accompagnent toujours l’un l’autre comme principe et comme cause, sans être cependant compris sous une même notion, peu importera que nous traitions simultanément de l’être et de l’essence : ce sera même un avan -