Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/296

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que cela, tout est également vrai. Aussi Démocrite prétend-il, ou qu’il n’y a rien de vrai, ou que nous ne connaissons pas la vérité. En un mot, comme dans son système la sensation constitue la pensée, et qu’elle est une modification du sujet, ce qui paraît au sens est nécessairement, selon lui, la vérité.

Tels sont les motifs pour lesquels Empédocle, Démocrite, et je puis dire tous les autres, se sont soumis à de pareilles opinions. Empédocle affirme qu’un changement dans notre manière d’être change aussi notre pensée :

La pensée est, chez les hommes, en raison de l’impression du moment.[1]

Et dans un autre passage il dit :

C’est toujours en raison des changements qui s’opèrent dans les hommes,
Qu’il y a changement dans leur pensée[2].

Parménide s’exprime de la même manière :

Telle est, pour chaque homme, l’organisation de ses membres flexibles,
Telle est aussi l’intelligence de chaque homme ; car c’est
La nature des membres qui constitue la pensée dans les hommes,
Et dans tous, et dans chacun : chaque degré de la sensation est un degré de la pensée[3].

On rapporte encore une sentence d’Anaxagore à quelques-uns de ses amis : « Les êtres sont pour vous


  1. Sturtz, Emped., p. 527.
  2. Sturtz,p. 528.
  3. Simon Karsten, Parmenidis Eleat. carm. reliq., p. 46