Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/326

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cette expression est l’accident de l’autre partie ; musicien l’est, si l’on veut, de Coriscus. Et le musicien Coriscus et le juste Coriscus sont aussi une seule chose, parce que l’un des deux termes de chacune de ces expressions est l’accident du même être. Et il importe peu que musicien soit accident de Coriscus ou que Coriscus le soit de musicien. De même encore lorsque l’accident s’applique au genre ou à quelque chose d’universel. Admettons qu’homme et homme musicien soient identiques l’un à l’autre. Ce sera ou bien parce que l’homme est une substance une qui a pour accident musicien, ou bien parce que l’un et l’autre sont les accidents d’un être particulier, de Coriscus par exemple. Toutefois, dans ce dernier cas, les deux accidents ne sont pas accidents de la même manière ; l’un représente, pour ainsi dire, le genre, et existe dans l’essence ; l’autre n’est qu’un état, une modification de la substance. Tout ce qu’on nomme unité accidentelle n’est unité que dans le sens que nous venons de dire.

Quant à ce qui est un essentiellement, il y a d’abord ce qui l’est par la continuité des parties : tel est le faisceau auquel le lien donne la continuité, et les morceaux de bois qui la reçoivent de la colle. La ligne, même la ligne courbe, pourvu toutefois qu’elle soit continue, est une ; de même aussi, chacune des parties du corps, la jambe, le bras. Disons cependant que ce qui a naturellement la continuité est plus un que ce qui n’a qu’une continuité artificielle. Or, on nomme continu ce dont le mouvement est un essentiellement, et ne peut être autre qu’il n’est. Ce mouvement un, c’est le