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Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/328

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Même quand on peut marquer des différences dans le genre, on attribue l’unité aux êtres qu’il contient. Et l’on dit que tous sont une seule chose, parce que le genre qui se trouve sous les différences est un. Le cheval, par exemple, l’homme, le chien, sont une seule chose, parce qu’ils sont des animaux. C’est à peu près comme dans le cas où il y a unité de matière. Tantôt, comme dans l’exemple que nous venons de citer, c’est au genre prochain qu’on rapporte l’unité, et tantôt, dans le cas où les genres immédiatement supérieurs aux objets identiques seraient les dernières espèces du genre, c’est au genre le plus élevé[1]. Ainsi, le triangle isocèle et l’équilatéral sont une seule et même figure, parce qu’ils sont triangles l’un et l’autre ; mais ils ne sont pas les mêmes triangles. On attribue encore l’unité aux choses dont la notion essentielle ne peut se diviser en d’autres notions exprimant chacune l’essence de ces choses. De soi, en effet, toute définition peut se diviser. Il y a unité entre ce qui augmente et ce qui décroît, parce qu’il y a unité dans la définition ; de la même manière, pour les plans la définition est une. En général, tous les êtres dont l’idée, j’entends l’idée essentielle, est indivisible et ne peut être séparée ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans la définition ; l’unité de ces êtres est l’unité par excellence. Les essences sont dans ce cas. En général, c’est en tant qu’ils ne peuvent être divisés, qu’on attribue l’unité aux objets qui ne peuvent l’être. Si, par exemple, c’est en tant qu’homme qu’il n’y a pas de division possible,


  1. Sinon, il y aurait identité complète entre les deux objets : ils auraient la même notion essentielle, la même définition.