Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/367

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humain, pour dire : Tant qu’il y aura génération ininterrompue des hommes. Il se dit aussi par rapport à ce dont les êtres dérivent, au principe qui les a fait passer à l’être : les Hellènes, les Ioniens. Ces noms désignent des races, parce que ce sont des êtres qui ont les uns Hellen, les autres Ion, pour premier auteur de leur existence. Race se dit plutôt par rapport au générateur que par rapport à la matière. Toutefois le genre vient aussi de la femme ; ainsi, on dit : la race de Pyrrha.

Dans un autre sens du mot genre, le plan est le genre des figures planes, le solide des figures solides ; car chaque figure est ou tel plan, ou tel solide : le plan et le solide en général sont les sujets qui se différencient dans les cas particuliers. Dans les définitions, on donne le nom de genre à la notion fondamentale et essentielle, dont les qualités sont les différences[1].

Telles sont les diverses acceptions du mot genre. Il s’applique donc ou à la génération continue des êtres qui ont la même forme, ou à la production d’une même espèce par un premier moteur commun, ou à la communauté de matière ; car ce qui a différence, qualité, c’est le sujet commun, c’est ce que nous appelons la matière.

On dit qu’il y a différence de genre lorsque le sujet premier est différent, lorsque les choses ne peuvent


  1. Aristote a consacré au genre, considéré sous ce point de vue, un livre tout entier du traité des Topiques. Voyez Topic., IV. Bekk. p. 120 sqq.