Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/389

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jusqu’ici nous avons abondamment puisé dans ce précieux recueil ; nous continuerons d’y puiser avec la même confiance. Nous aurons toutefois à présenter, sur divers points, quelques observations critiques. Ici, par exemple, nous devons remarquer, au sujet de l’Anonyme du Vatican, Anon. Urb. comme le désigne Brandis, qu’il n’est pas positivement prouvé que l’auteur de cet ouvrage ne soit pas Philopon. Ce n’est-là qu’une présomption, fondée sur ce que ces scolies, si courtes, si serrées, ne sont pas dans la manière habituelle du commentateur auquel on les attribue, et sur ce que le manuscrit d’où Brandis en a tiré quelques passages, ne porte pas de nom d’auteur. Mais celui que Patrizzi eut en sa possession, qu’il avait acheté chez des moines de l’île de Chypre, avant la dévastation de cette île par les Turcs, et qu’on retrouverait sans doute au fond de la bibliothèque de l’Escurial, où l’a déposé Patrizzi, ce manuscrit portait le nom de Jean Philopon. C’est ce que nous atteste, non pas Patrizzi lui-même, mais son éditeur et son ami, l’imprimeur Dominique Mammarello. Mammarello nous apprend encore, dans son curieux avis au lecteur, que Patrizzi ne décidait pas la question d’authenticité. « Sed ut ad Philoponum redeam, an is, quem vobis damus, idem Philoponus fuerit, qui, cognomine Grammatici, in alios aliquot Aristotelis libros commentaria conscripserit, idem Patricius, uti ex eo audivi, sæpe dubitavit : non ex ingenio quidem aut eruditione hujus philosophica, quæ satis apparet insignis, sed ex illius commentandi more ad hunc collato. Ille enim, quamvis in Aristotelis contextu explanando satis sit brevis et concisus, attamen digressionibus, uti vocant, utitur multis, ac Theorematibus. Hic vero noster, et in exponendis verbis illo concisior est (et si ingenii acutie non minore), et nulla Theoremata unquam proponit. Sane, sive idem fuerit, sive alios quispiam, Philoponi certe cognomine liber ille, unde translatus est fuit inscriptus, et ab eodem Patricio, ante latinus factus, quam in Hispanias proficisceretur ac librum veterem ab se abalienaret… »