Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/397

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Nous entendons par διὰ τί, ce par quoi une chose se manifeste, ce qui lui donne son existence, ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est, sa raison d’être ; en un mot, ce qui est exprimé un peu plus haut par οὐσία, τὸ τί ἦν εἶναι. Quant à λόγον ἔσχατον, c’est, au fond, comme l’indique le mot ἀνάγ., la même chose que διὰ τί : λόγος, c’est la notion propre de l’être, ce qui entre nécessairement dans la définition, ce qui constitue la définition. Voyez page 12, la note sur οὐσία. Voyez aussi Alex. Schol. p. 531 ; Sepulv. p. 9 ; Philopon, fol. 2, a, etc. Asclépius explique ainsi ce passage, et notamment le mot ἔσχατον : Ἀνάγεται εἰς τὸν λόγον, τουτέστιν εἰς τὸν ὁρισμόν· ἔσχατον, μετὰ γὰρ τὸ ὁρίσασθαι οὐκέτι ζητοῦμεν τὸ διὰ τί, Schol. in Arist. p. 531.

Page 14. … il voyait que c’est l’humidité qui nourrit toutes choses, que le chaud lui-même en vient, et que tout animal vit de l’humidité. Bekker, p. 983 ; Brandis, p, 10 :… ἐκ τοῦ πάντων ὁρᾶν τὴν τροφὴν ὑγρὰν οὖσαν καὶ αὐτὸ τὸ θερμὸν ἐκ τούτου γιγνόμενον καὶ τούτῳ ζῶν.

Nous avons conservé l’ancienne leçon καὶ τὸ ζῶον τούτῳ ζῶν, rejetée par Brandis, Bekker et M. Cousin. Non-seulement elle se trouve dans les anciennes éditions, mais un des mss. de Bekker l’autorise ; car peut-on lire autrement ces mots : καὶ] καὶ τὸ ζώιον ? Ensuite, cette idée : Tout animal vit de l’humidité, n’est-elle pas nécessaire pour compléter l’explication du système de Thalès ? Aristote nous donne d’abord les motifs qui ont décidé le philosophe, dans une généralité un peu vague : C’est l’humidité qui nourrit toutes choses ; puis, il précise, il indique les raisons les plus concluantes : Le chaud lui-même en vient ; enfin, L’animal en vit. D’ailleurs, Asclépius semble avoir eu sous les yeux la leçon καὶ τὸ ζῶον : « Il est impossible dit-il, que les animaux se nourrissent sans humidité ; » ἀδύνατον γάρ ἐστιν ἄνευ ὑγρότητος τρέφεσθαι τὰ ζῶα. Schol. p· 533. N’est-ce pas là une remarque destinée spécialement à confirmer des paroles : τὸ ζῶον τούτῳ ζῶν ?