Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/71

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cause est ou bien la matière constitutive dont est fait un être,… ou bien la forme, la raison d’être,… Elle est encore le premier principe du changement, du repos ;… enfin elle est le but, c’est-à-dire ce en vue de quoi une action s’accomplit. Il est évident que le mot cause ne réveille pas immédiatement en nous toutes ces idées ; la cause n’a pas toujours été considérée sous tous ces rapports : une pareille définition implique la connaissance de tout le système, elle n’en est pas le principe, elle n’en est que le résumé. En l’entendant ainsi, il est vrai de dire qu’on doit partir de définitions. Le philosophe qui veut enseigner, doit d’abord définir les termes qu’il emploie, dire quel sens il y attache ; c’est le moyen de se faire comprendre. En s’appuyant sur des définitions, Aristote n’a pas d’autre but. Mais, comme il n’avait pas dit expressément quel était le caractère de la définition philosophique, on interpréta mal sa pensée dans le moyen âge : Aristote avait été un observateur scrupuleux et zélé, les Scolastiques observèrent peu, ou même n’observèrent point ; ils se contentèrent de poser des principes qu’ils n’avaient point trouvés eux mêmes, qu’ils recevaient tout faits des mains d’une autorité regardée comme supérieure, à savoir, l’autorité d’Aristote. La dialectique se substitua à la méthode d’observation, et la science fut, pour longtemps, condamnée à tourner dans le cercle tracé par la pensée antique.

Ontologie. Jusqu’à présent nous ne sommes point entrés à proprement parler dans l’exposition du système ontologique d’Aristote ; on peut déjà cependant s’en former une idée assez juste. Les limites de la phi-