Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/98

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rencontrent les astres, substances éternelles et incréées, véritables dieux intermédiaires, placés entre l’être et les êtres, entre Dieu et le monde. Si l’on considère les astres en eux-mêmes, ils sont des principes, des causes finales ; car ils ont un mouvement propre, au milieu du mouvement uniforme du ciel, et chacun de ces mouvements doit nécessairement être rapporté à un moteur propre ; mais, d’un autre côté, les astres sont emportés dans le mouvement général du ciel ; ils ont un objet d’aspiration, un but, le moteur immobile, le bien absolu. Ainsi s’expliquent et l’unité et la diversité de l’univers. Aristote admet comme Platon que Dieu n’agit pas directement sur le monde ; il meut les astres comme objet de l’amour, et ce qu’il meut imprime le mouvement à tout le reste ; mais Dieu n’en est pas moins le principe de tout mouvement. La seule différence que l’on puisse signaler entre ces deux philosophes, c’est que, pour Aristote, les astres sont éternels et impérissables de leur nature, tandis que Platon les fait naître de la volonté de Dieu, et fait dépendre leur immortalité de cette volonté même. Pour l’un comme pour l’autre les astres sont des dieux secondaires, ils jouent un double rôle : mis en mouvement par l’être immobile et absolu, moteurs eux-mêmes relativement aux autres êtres.

Quant au mode d’action soit du moteur premier, soit des astres, il ne diffère point. Dieu est principe du mouvement en tant qu’intelligible et désirable ; il est le bien, et c’est en aspirant vers lui que les astres se meuvent. Le bien étant unique et absolu, ils ont tous un même but, une même cause finale, et de là