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toutefois la négation de ces attributs, car les négations ne sont des êtres que par accident.

À considérer la question sous ce point de vue, la substance sera la matière ; mais d’un autre côté cela est impossible. Car la substance paraît avoir pour caractère essentiel d’être séparable, et d’être quelque chose de déterminé. D’après cela, la forme, et l’ensemble de la forme et de la matière, paraissent être plutôt substance que la matière. Mais la substance réalisée[1] (je veux dire celle qui résulte de l’union de la matière et de la forme), il n’en faut pas parler. Évidemment elle est postérieure et à la forme et à la matière, et d’ailleurs ses caractères sont manifestes : la matière elle-même tombe, jusqu’à un certain point sous le sens. Reste donc à étudier la troisième, la forme. Sur celle-là il y a lieu à de longues discussions. On reconnaît généralement qu’il y a des substances des objets sensibles ; c’est de ces substances que nous allons parler d’abord.

IV.

Nous avons déterminé en commençant[2] les diverses acceptions du mot substance, et l’une de ces acceptions est la forme essentielle[3] : occupons-nous

  1. Τὴν ἐξ ἀμφοῖν οὐσίαν
  2. Dans le précédent chapitre.
  3. Τὸ τί ἦν εἶναι.