Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/216

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différents êtres sous un point de vue, et sous un autre point de vue ne le sont pas. Si on les considère généralement et par analogie, ils sont les mêmes pour tous les êtres. On pourrait se poser cette question : Y a-t-il diversité ou identité de principes et d’éléments entre les essences, les relations, et en un mot chacune des catégories ? Mais il est absurde d’admettre l’identité des principes, car c’est des mêmes éléments que proviendraient alors et les relations et l’essence. Quel serait donc l’élément commun ? En dehors de l’essence et des autres catégories, il n’y a rien qui soit commun à tous les êtres ; or l’élément est antérieur à ce dont il est l’élément. Ce n’est pas davantage l’essence qui est l’élément des relations, ni une relation quelconque celui de l’essence. Comment d’ailleurs est-il possible que les éléments soient les mêmes pour tous les êtres ? Il ne saurait jamais y avoir identité entre un élément et ce qui est composé d’éléments, entre B ou A, par exemple, et B A. Il n’y a pas même un élément intelligible, tel que l’unité ou l’être, qui puisse être l’élément universel ; ce sont là des caractères qui appartiennent même à tout composé. Ni l’unité ni l’être ne saurait donc être ni essence, ni relation ; et pourtant cela serait nécessaire. Les êtres n’ont donc pas tous les mêmes éléments, ou plutôt, et c’est là notre opinion, il y a identité sous un point de vue, et sous un autre il n’y a pas identité. Ainsi, pour les corps sensibles, la forme est probablement le chaud, et d’une autre manière le froid, c’est-à-dire la privation du chaud ; la matière, c’est le principe qui, de soi, renferme en puissance ces deux opposés. Ces trois éléments sont des essen-