Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/298

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quels on donne le nom d’éléments. Les uns admettent le grand et le petit avec l’unité ; ils ont trois éléments des nombres : les deux premiers constituent la matière ; la forme, c’est l’unité. D’autres admettent le peu et le beaucoup, éléments qui se rapprochent davantage de la nature de la grandeur, car ils ne sont que le grand et le petit. D’autres, enfin, admettent des éléments plus généraux encore, l’excès et le défaut.

Les opinions dont il s’agit conduisent toutes, pour ainsi dire, aux mêmes conséquences. Elle ne diffèrent, sous ce rapport, qu’en un point : quelques-uns évitent les difficultés logiques, parce qu’ils donnent des démonstrations logiques. Remarquons, toutefois, que la doctrine qui pose comme principes l’excès et le défaut, et non pas le grand et le petit, est au fond la même que celle qui accorderait au nombre, composé d’éléments, l’antériorité sur la dyade. En effet, ce sont-là les deux opinions les plus générales. Mais ceux dont nous nous occupons adoptent celle-là et repoussent celle-ci.

Il en est qui opposent à l’unité le différent et l’autre ; quelques-uns opposent la multitude à l’unité. Si les êtres sont, comme ils le prétendent, composés de contraires, ou bien l’unité n’a pas de contraire, ou bien, si elle en a un, ce contraire c’est la multitude : quant à l’inégal, il est contraire à l’égal, le différent l’est à l’identique, l’autre l’est au même. Toutefois, bien que ceux qui opposent l’unité à la multitude aient raison jusqu’à un certain point, ils ne sont pas suffisamment dans le vrai. Dans leur hypothèse, l’unité serait le peu ; car l’opposé du petit nombre, c’est