Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/306

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ment de l’être déterminé, et de ne pas chercher les principes de la qualité et de la quantité des êtres. Ce n’est en effet ni la dyade indéfinie, ni le grand et le petit, qui sont la cause que deux objets sont blancs, ou qu’il y a pluralité de couleurs, de saveurs, de figures. Ce sont-là, dit-on, des nombres et des monades. Mais si l’on avait abordé cette question, on aurait découvert la cause de la pluralité dont je parle : cette cause c’est l’identité analogique des principes[1]. Par suite de l’omission que je signale, la recherche d’un principe opposé à l’être et à l’unité, qui constituât avec eux tous les êtres, fit trouver ce principe dans la relation, dans l’inégalité, lesquelles ne sont ni le contraire, ni la négation de l’être et de l’unité, et qui appartiennent, ainsi que l’essence et la qualité, à une seule et unique nature entre les êtres.

Il fallait donc se demander aussi : Comment y a-t-il pluralité de relations ? Voici bien qu’on cherche comment il y a plusieurs monades en dehors de l’unité primitive ; mais comment il y a plusieurs choses inégales, en dehors de l’inégalité, c’est ce qu’on n’a point cherché. Et pourtant on reconnaît cette pluralité ; on admet le grand et le petit, le beaucoup et le peu, d’où dérivent les nombres ; le long et le court d’où dérive la longueur ; le large et l’étroit d’où dérivent les plans ; le profond et son contraire d’où dérivent les volumes ; enfin on énumère plusieurs espèces de relations. Quelle est donc ici la cause de la pluralité ? Il faut bien alors poser avec nous le principe de l’être en puis-

  1. Voyez les premiers chapitres du livre douzième.