sujet : la discorde est bien la destruction du mélange[1]. Or, il n’en devrait pas être ainsi si le contraire ne détruisait pas son contraire ; car ici il n’y a même pas contrariété[2] ?
Mais rien de tout cela n’a été déterminé. On n’a pas précisé de quelle manière les nombres sont causes des substances et de l’existence : si c’est à titre de limites, comme les points sont causes des grandeurs, et si, suivant l’ordre inventé par Eurytus[3], chaque nombre est la cause de quelque chose, celui-ci, par exemple, de l’homme, celui-là du cheval, car on peut, par le même procédé que ceux qui ramènent les nombres à des figures, au triangle, au quadrilatère, représenter les formes des plantes par les opérations du calcul ; ou bien si l’homme et chacun des autres êtres vient des nombres, comme en vient la proportion, l’accord musical. Et puis les modifications, le blanc, le doux, le chaud, comment sont-elles des nombres ? Évidemment les nombres ne sont ni des essences, ni les causes de la figure. Car la forme substantielle, c’est l’essence ; le nombre, au contraire, exprime la matière : un nombre de chair, d’os, voilà ce qu’il est ; ainsi trois parties de feu, deux de terre[4]. Le nombre, quel qu’il
- ↑ Dans le système d’Empédocle.
- ↑ Ita et unum et non unum ad se invicem pugnantia, corrumpent se ipsa. Attamen non est contrarium rixa mixto. Attamen subintrans ipsum corrumpit : multo magis contraria, coexistentia ideis, corrumpent ipsas. Philopon, fol. 66, a.3
- ↑ C’était, suivant les commentateurs, un Pythagoricien.
- ↑ Les commentateurs pensent qu’Aristote fait allusion en cet endroit à ces vers d’Empédocle sur la constitution de l’os, dont, nous avons parlé à la fin du premier livre. T. I, p. 55, en note : ’Ἡ δὲ χθὼν ἐπίηρος…