Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/341

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ainsi ces mots : εἰ μέλλομεν καλῶς διαιρεῖν : c’est ainsi que fait Argyropule : Si dicere quispiam recte velit. Toutefois nous pensons que κἄνπερ exprime mieux la pensée d’Aristote. Il est parfaitement vrai de dire que parmi les animaux qui ont des pieds, il y en a qui ont plumes, et que d’autres n’en ont pas. Cette réflexion a dû se présenter à Aristote, et il a dû faire observer que ce n’était pas de la vérité de ce point qu’il s’agissait, mais de la manière rationnelle de procéder dans la définition.

Page 55. Or, la démonstration s’applique à ce qui est nécessaire, et la définition appartient à la science. BEKKER, p. 1039 ; BRANDIS, p. 159 : εἰ οὖν ἥ τ’ ἀπόδειξις τῶν ἀναγκαίων καὶ ὁ ὁρισμὸς ἐπιστημονικός,….

On pourrait croire qu’il y a hyperbate dans cette phrase, et qu’Aristote a voulu dire seulement, ce qui du reste est vrai, que la démonstration et la définition ne s’appliquent qu’aux choses qui sont nécessaires. Le vieux traducteur le donnerait à entendre ; Bessarion le fait entendre formellement : Si igitur demonstratio et definitio scientifica necessariorum est…. Mais il y a quelque chose de plus dans la phrase d’Aristote, la distinction, par les termes dont il se sert, de la démonstration proprement dite et de la définition. St. Thomas lui-même l’a remarqué, redressant ainsi l’erreur du vieux traducteur : « Si ergo demonstratio est necessariorum, ut probatum est in Posterioribus (St. Thomas désigne par ce mot les Deuxièmes Analytiques. Voyez liv. I, 6, Bekk, p. 74.), definitio enim [est scientifica] id est faciens scire, quæ est quasi medium demonstrationis, quæ est syllogismus faciens scire. » Et Argyropule traduit dans le même sens : « Quod si demonstratio necessariorum est, et definitio ad scientiam attinet. »

Page 56. Si l’on te définissait, on dirait : animal maigre, ou blanc, ou tel autre mot, lequel peut convenir à un autre que toi.