Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/367

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quée par Alexandre et Philopon : ὑποστικτέον εἰς τὸ « καὶ μέσον », dit le premier, Schol pag. 804, Sepulv. p. 295 ; et Philopon, fol. 50 b : interpungendum : reproduisant le mot même d’Alexandre. Et c’est-là le texte qu’a eu sous les yeux le vieux traducteur : « Est igitur aliquid et quod movet ; quoniam autem quod movetur et movens et medium. Igitur est aliquid quod non motum movet sempiternum, etc. ». Ce que St.-Thomas développe dans le même sens que nous venons d’indiquer. Ainsi τοίνυν ἐστί τι, ou plutôt ἔστι τοίνυν τι, comme plus haut, n’est que l’explication de ces paroles : « Il y a donc aussi quelque chose qui meut ; » c’est la détermination de la nature même du moteur.

Page 226. Il est donc évident qu’autant il y a de planètes, autant il doit y avoir d’essences éternelles de leur nature, immobiles en soi, et sans étendue.

« Selon Aristote, dit M. Vacherot, les êtres de ce monde supérieur, les astres, sont les principes de toute vie, de toute action et de toute pensée, pour les êtres de la région inférieure, et tout est placé ici-bas sous leur direction. Dans le monde céleste, plus de matière ; et, comme la forme n’est que le principe final tombé dans la matière, plus de forme proprement dite. Les astres sont des actes purs (ἐνέργεια) ; Aristote les nomme encore ψυχαί, mais jamais εἶδη, ou μορφαί. Il les pose comme des substances simples, et les distingue nettement des substances complexes qu’on appelle sujets individuels, et qui sont propres à la sphère que nous habitons. Les astres étant immatériels sont, par conséquent, incorruptibles, éternels et sans étendue.

« Comment Aristote a-t-il été conduit à cette singulière opinion ? Ce qui frappe le plus l’observateur dans le monde physique, c’est la variabilité des phénomènes, et cette transformation incessante qu’on nomme la vie et la mort. Or, tout cela, on ne peut l’expliquer, si l’on n’admet une substance matérielle, sujet invariable des modifications qui varient sans