Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/369

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temps de le critique. Au contraire la contradiction manifeste du XIIe livre avec lui-même a frappé à tel point les savants modernes[1], qu’ils ont rejeté le livre tout entier comme apocryphe ; résolution un peu téméraire, pour un livre qui porte d’ailleurs tant de signes évidente d’authenticité, qui forme la clef de la Métaphysique, et qui n’a pu être conçu et écrit que par Aristote ou un plus grand qu’Aristote.

« La difficulté peut se résoudre en considérant le XIIe livre comme inachevé. Tout le passage où il est question de la pluralité des moteurs immobiles n’est, selon nous, qu’une hypothèse qu’Aristote propose un instant et qu’il entoure de tous les arguments dont elle paraît s’appuyer, afin d’y substituer immédiatement la vraie doctrine, la doctrine de l’unité. Seulement il s’est contenté d’exposer la première théorie, sans la faire précéder ou suivre d’un jugement en forme, qui servit à distinguer clairement ce qu’il rejetait de ce qu’il voulait établir ; c’est ce qu’il eût fait en mettant la dernière main à son ouvrage. »

On sait déjà que nous rejetons cette dernière hypothèse ; elle nous semble peu naturelle, et l’opinion des anciens, bien qu’on lui fasse ici son procès, est encore de beaucoup la plus plausible. Nous persistons dans l’interprétation que nous avons donnée plus haut de ta théorie du mouvement selon Aristote. Voyez Introduction, p. LXXXVIII et LXXXIX.

Page 229. Quant au nombre des sphères, ces deux mathématiciens sont d’accord pour Jupiter et pour Saturne ; mais Callippe pensait qu’il faut ajouter deux autres sphères au soleil et deux à la lune, si l’on veut pendre compte des phénomènes, et une à chacune des autres planètes. BEKKER, p. 1073 ; BRANDIS, p. 252… τὸ δὲ πλῆθος τῷ μὲν τοῦ Διὸς καὶ τῷ τοῦ Κρόνου τὸ αὐτὸ ἐκείνῳ

  1. Buhle, Vater, L. Ideler.