Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/76

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par le mélange, la composition, l’enchaînement, la densité, et toutes les autres différences : telle est la main, le pied. Il nous faut donc saisir les genres des différences ; et ces genres seront les principes de l’être. Ainsi, le plus grand et le plus petit, le dense et le rare, et les autres modes analogues peuvent se rapporter à un même genre ; car tout cela se réduit au plus et au moins. La forme, le poli, le rude, se peuvent ramener au droit et au courbe. Pour d’autres objets, être, ce sera être mélangé ; le contraire sera le non-être.

Il est évident, d’après cela, que, si la substance est la cause de l’existence de chaque être, c’est dans la substance qu’il faut chercher quelle est la cause de l’existence de chacune de ces différences. Aucune de ces différences n’est donc substance, ni même la réunion de plusieurs de ces différences : elles ont pourtant avec la substance quelque chose de commun. De même que pour les substances, lorsqu’on veut parler de la matière, par exemple, on parle toujours de la matière en acte ; de même et à plus forte raison pour les autres définitions : ainsi, si l’on veut définir le seuil, on dira que c’est une pierre ou un morceau de bois disposé de telle façon ; une maison, que ce sont des briques ou des poutres disposées de telle manière. On définit encore quelquefois par le but. Enfin, si l’on veut définir de la glace, on dira que c’est de l’eau congelée, condensée de telle manière. Un accord musical[1], ce sera tel mélange[2] du son aigu et du son

  1. Συμφωνία.
  2. Μίξις.