Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/88

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Alors le mot vêtement représenterait ce que contient la définition. Il faudrait donc chercher quelle est la cause de l’unité d’être du cylindre et de l’airain, question qui se résout d’elle-même : l’un est la matière, l’autre la forme. Quelle est donc, en dehors de l’agent, la cause qui fait passer de la puissance à l’acte les êtres pour lesquels il y a production ? Il n’y en a pas d’autre que celle que nous avons dite, qui fasse que la sphère en puissance soit une sphère en acte : c’est, pour la sphère comme pour l’homme, l’essence individuelle.

Il y a deux sortes de matière, la matière intelligible, et la sensible ; et dans toute définition, dans celle-ci, par exemple, le cercle est une figure plane, il y a d’un côté la matière, l’acte de l’autre. Quant aux choses qui n’ont pas de matière, ni intelligible ni sensible, chacune d’elles est une unité immédiate, une unité pure et simple, chacune d’elles appartient à l’être proprement dit. Telles sont l’essence, la qualité, la quantité[1], etc. C’est pour cela qu’on ne fait entrer dans les définitions ni l’être, ni l’unité. La forme substantielle est, elle aussi, une unité pure et simple, un être proprement dit. Il n’y a donc pour ces choses aucune cause étrangère qui constitue leur unité ni leur être ; chacune d’elles est par elle-même un être et une unité, et non point à ce titre que l’être et l’unité soient un genre commun, ni qu’ils aient une existence indépendante des êtres particuliers.

  1. Toutes les catégories. Voyez au liv. V, les chapitres de l’unité et de l’être. T. I, p. 160 sqq., 166 sqq.