Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/66

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Chaque matin, ils partaient pour le presbytère, à un demi-kilomètre du château, escortés par Jenny, la fille du garde, à qui on permettait, étant de l’âge de Gina, de partager, avec celle-ci, les leçons de catéchisme et d’histoire sainte de Mlle Herminie. Ils revenaient, tous les trois, pour le déjeuner et rapportaient, chez eux, des devoirs à faire et des leçons à apprendre. Mais, la plupart du temps, les leçons n’étaient pas sues et les devoirs pas faits, du moins ceux des petits de Brides. M. le Curé avait parfois bien envie de se fâcher, Mlle Herminie aussi, mais ils patientaient, l’un et l’autre, dans l’espérance d’un temps meilleur.

Pour Jenny, c’est tout différent : elle est active et travailleuse, elle se lève de bonne heure, aide la mère Buisson à tout ranger dans la maison et à soigner la petite Laurette. Elle part avec un tablier toujours propre, ses cheveux bien lisses, partagés en deux nattes qui retombent sur son dos.

« Au revoir, petite mère, dit-elle en prenant ses livres et ses cahiers, — Tes devoirs sont