Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À mesure que la matinée s’avance, l’enfant souffre davantage. Lison commence à s’inquiéter au moment où Jacques revient à la maison. Celui-ci entre dans la chambre de sa sœur et s’arrête, frappé de la rougeur de ses joues et de l’éclat inusité de son regard.

Jacques, à Lison.

Mais, Lison, il faudrait tout de suite appeler le docteur Esculape.

Lison, secouant la tête.

Mais non ! mais non ! c’est bien inutile : ça ne sera rien.


La bonne, il faut le dire, ne se soucie pas d’envoyer chercher le médecin qui ne manquera pas de poser des questions, et il apprendra ainsi que les enfants, abandonnés à eux-mêmes, sans aucune surveillance, ont passé, la veille, la plus grande partie de l’après-midi, les pieds dans l’eau glacée de la rivière. C’est de sa faute, à elle, si la pauvre petite Gina est malade, mais, quoique sa conscience le lui reproche hautement, elle ne veut pas se l’avouer.

En vain, essaye-t-elle de calmer Gina avec