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Page:Arkaï - Il, 1888.djvu/36

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Hélas ! La chair est faible ! Où donc es-tu mon âme ?
Où donc es-tu son roi Dieu des sombres chagrins
Quand mon corps me trahit sur son corps qui se pâme ?
Quand, dans l’œuvre d’amour, mes reins battent ses reins
Que fais-tu donc mon roi ? Que faites-vous mon âme ?

Vous semblez être loin de mes ébats sans frein :
Mais quand je veux jouir en pleine confiance
Et céder — demi-mort — au spasme qui m’étreint,
Juste — au dernier moment — parle ma conscience :
Le besoin d’analyse à mes sens met un frein.

À quoi bon posséder l’amoureuse science ?
Raffiner en amour est le plus grand des torts :
À la bourgeoise enfant celui qui se fiance
Est — peut-être — banal, mais comparons nos sorts :
Lui seul a le bonheur si moi j’ai la science.

Je cherche, en vain, l’oubli des attraits de la mort,
Dans les attouchements qu’invente ma maîtresse.
Ma chair ne s’émeut pas sous la dent qui la mord.
Et même — impuissant à la savante caresse.
Je ne puis plus… Pourrai-je après la mort ?