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PRÉFACE

Ce que M. de Chateaubriand cherche avec tant de regret dans la Henriade, se trouve tout naturellement placé dans ma Caroléide. Malheur aux poëmes écrits sur des sujets trop modernes ! les temps antiques sont les âges de la poésie. Il est un charme indéfinissable attaché à ces mots de bardes, de scaldes, de sibylles, de druïdes, etc. Leurs noms, leurs souvenirs, leur culte, tout en eux est harmonie. – « Oh ! quels charmes, s’écrie l’éloquent auteur de la Gaule Poétique, n’ont pas les noms antiques placés en des récits attendrissants, puisqu’en ne les prononçant qu’au hasard, et détachés de toute idée, on ne peut les entendre sans une émotion secrète ! C’est ainsi qu’on se plaisoit à écouter les sons que le vent tiroit de la lyre d’Homère, suspendue à la grotte de Smyrne. »

On sait que, parmi les Gaulois, les Germains, et en général tous les peuples du Nord, les femmes jouissoient d’une considération extraordinaire. Elles suivoient leurs époux à la guerre, combattoient à leurs côtés, opinoient