Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/46

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émeute venait d’éclater ; et le peuple en armes se portait vers la résidence royale, en poussant des cris féroces. Le duc prête l’oreille ; et, parmi les vociférations de la multitude, il entend ce cri : « Vive Saint-Maur ! »

La garde du souverain cherchait à repousser les assaillans : un combat sanglant s’était engagé. Charles-le-Téméraire saisit son glaive, et suivi de quelques chevaliers, lui-même va fondre sur les rebelles. Saint-Maur se présente, et, craignant pour les jours de son maître, veut l’arrêter. « Traître, laissez-moi, dit le prince furieux. » — « Vive Saint-Maur ! » crie au loin la populace soulevée. Alors se retournant vers ses guerriers : — « Voilà, s’écrie Charles hors de lui-même, voilà le chef de la révolte ; que son triomphe soit court ! »

À l’instant, environné de toutes parts, Saint-Maur tombe baigné dans son sang ; et la voix publique accusa le prince