Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/95

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beaux, cette admiration qu’elle inspire à des héros qui, comparés aux montagnards, lui paraissent des demi-dieux, tout, en un instant, a confondu ses pensées, ébloui sa vue, et bouleversé son âme.

« — Si jeune et si belle, lui dit alors le comte de Norindall, quoi ! seule en ce monastère ! » La voix mâle et sonore du chef des guerriers a troublé l’orpheline ; son regard a rencontré celui d’Ecbert, elle rougit : — « En ce monastère, répond-elle, je ne suis point seule : fille adoptive d’Herstall, auprès de lui je vis heureuse. » — « Et vos jours paisibles y coulent sans ennui ? »… « De l’ennui ! comment en éprouverais-je ! tous mes instans sont occupés ; et je ne désire, n’attends ni ne regrette les plaisirs. » — « Mais, vous n’avez rien connu, s’écrie Ecbert. » — « Est-ce donc un bonheur de connaître ! répond naïvement l’orpheline. »