Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/146

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Mon couronnement, comme roi de la Gaule belgique, devait se faire à Trèves. L’empereur Frédéric m’y attendait. En me rendant à cette ville, je me dispose à m’emparer d’une portion de l’Helvétie. Suivi du plus brillant cortége, muni d’un sceptre et d’un diadème, je pars. Instruits de mes projets, les cantons suisses envoient plusieurs députés implorer ma justice. — « Qu’espérez-vous gagner en notre pays stérile ? me dirent-ils. Toutes nos richesses rassemblées ne valent pas les brides de vos coursiers, ni les éperons de vos chevaliers. »

Inutiles prières ! je suis aux portes de Granson. Une vigoureuse résistance m’est opposée, je surmonte tous les obstacles : la ville se rend à discrétion. Hélas ! dans le délire de la victoire, Charles, alors surnommé le téméraire, fait pendre la moitié de ses habitans et précipiter l’autre dans le lac de Neuchâtel.