devra causer. Son âme pure, heureuse de la pensée d’avoir purifié une autre âme, s’est fait une vertu de son amour, et de son bonheur un devoir ; le pardon qu’elle a prononcé lui-semble une inspiration divine ; et l’avenir, coloré comme un tableau magique, s’ouvre devant elle paré de toutes les illusions de la jeunesse, de l’enthousiasme et de l’amour.
Mais déjà le Solitaire est sous la cabane ; Charles est auprès d’Élodie. Oh ! qu’ils sont doux les premiers aveux d’un amour partagé ! L’orpheline a laissé parler son cœur, et l’heureux duc de Bourgogne ne redoute plus que l’excès de sa félicité ; hélas ! souvent ici-bas la joie poussée trop loin rencontre encore la douleur. L’ermitage, la forêt, les rochers, le désert, tout à leurs yeux a disparu. Ils ne sont plus sur cette terre, ne sont point encore dans les cieux, mais errent au milieu de ces régions enchantées où montent pour quelques ins-