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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/201

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comme ministre des autels, je viens remplir ma tâche comme pasteur des hommes. Autant que le vôtre, et plus encore peut-être, mon cœur est déchiré. Ô Ecbert ! lorsque j’ai lancé la foudre sur Charles de Bourgogne, j’étais emporté par une impulsion irrésistible plus forte que ma pensée ; plus puissante que ma volonté. Ma bouche a proféré des paroles… inattendues de moi-même ; mon anathème a passé par mes lèvres, mais il ne sortait point de mon âme. Un pouvoir surnaturel agissait seul en moi. Organe du Ciel, j’ai tonné au monastère ; vieillard de la vallée, je viens pleurer à l’ermitage. »

La piété, la douleur, la vérité, la charité chrétienne ont empreint leurs caractères sublimes sur les traits du pasteur. En regardant les larmes d’Anselme, et ses cheveux blanchis par les années ; en écoutant sa voix gémissante et sa justification plaintive, Ecbert ne le repousse